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Le Château Royal de Blois est le deuxième château que nous avons visité lors de notre périple à vélo. Ayant dormi la veille sur Blois, nous avons pu profiter d’une visite matinale avec peu de touristes sur place, comme en témoigne cette photo. Le château est situé au centre de la ville, mais pour y accéder il faut franchir un fort dénivelé, c’est pourquoi nous avons laissé les vélos à l’hôtel.

Contexte Historique

Au Xème siècle, l’un des premiers comtes de Blois, Thibaut Ier dit le Tricheur, élève un donjon sur un promontoire situé au nord de la Loire. Ses successeurs transformeront le château en une redoutable forteresse, au cours des XIIIème et XIVème siècle. De cette époque ne subsistent que la salle des Etats Généraux, et la tour du Foix, de style gothique. En 1218, le comté de Blois passe dans la maison de Chatillon-sur-Seine, et en 1391, il est vendu au duc Louis Ier d’Orléans, frère du roi Charles VI. Le duc, à la tête de la faction des Armagnacs, sera assassiné à Paris le 23 novembre 1407, après une terrible guerre civile contre les Bourguignons, menés par Jean Sans Peur.   

Charles d’Orléans, son fils, est fait prisonnier en 1415 à la bataille d’Azincourt. Il revient au château en février 1441, après 25 ans de captivité, et s’y entoure d’une cour raffinée. François Villon a notamment figuré parmi ses invités. Ayant épousé Marie de Clèves, petite fille de Jean Sans Peur, en 1440, il doit attendre le 27 juin 1462 (il est alors âgé de 78 ans), pour que sa femme lui donne un héritier. 

Ce sera Louis II d’Orléans, futur roi de France. En 1476, il épouse la fille cadette de Louis XI (petit-fils de Charles VI), Jeanne de France. Et, après la mort de Charles VIII  qui a succédé à son père sur le trône de France, le 7 avril 1498, il est couronné roi de France sous le nom de Louis XII. Les fils de Charles VIII étant morts peu de temps auparavant, Louis II d’Orléans, arrière petit fils de Charles V, est le plus proche prétendant à la couronne.

Louis XII établit sa cour à Blois, qui devient résidence royale. Il casse son mariage avec Jeanne, et épouse la veuve de Charles, Anne de Bretagne. Entre 1500 et 1508, il fait abattre le donjon et entame une transformation du château. De cette époque date l’aile dite de Louis XII, la chapelle St Calais, et la galerie faussement attribuée à Charles d’Orléans, qui lui est attenante. Ces constructions sont réalisées dans un style Gothique avec quelques emprunts à la Renaissance. 

En 1515, Louis XII meurt sans héritier masculin. François d’Angoulême, arrière petit fils de Louis Ier d’Orléans, qui a épousé la fille de Louis XII, lui succède sous le nom de François Ier. Pendant les premières années de son règne, jusqu’à sa captivité en 1525, il s’établit lui aussi à Blois, avant de lui préférer Chambord puis Fontainebleau. De cette période subsiste l’aile dite de François Ier, de style Renaissance.

Le château reste dans la famille royale jusqu’à ce que Louis XIII en fasse le don à son frère Gaston (1626), sous le titre de duc d’Orléans. C’est notamment ici, dans la salle dite des Etats Généraux que seront réunis les trois ordres à la demande de Henri III, en 1576 et 1588. Ici aussi où sera assassiné le duc Henri de Guise, chef de la Ligue catholique, le 23 décembre de cette même année. 

Le troisième homme qui a laissé sa marque au château de Blois est Gaston d’Orléans. Exilé de la cour de France après avoir à nouveau conspiré contre son frère, il s’établit à Blois et commence à partir de 1634 d’ambitieux travaux, dépensant comme seul peut le faire l’héritier du trône de France. De cette époque date l’aile dite de Gaston d’Orléans, de style Classique.  Les travaux s’interrompent brusquement avec la naissance du fils de Louis XIII, le futur roi Soleil. A la mort de Gaston le 2 aout 1659, le château sera progressivement abandonné avant d’être transformé en caserne à la Révolution. 

Il faudra attendre 1840, et le classement de l’édifice dans la première liste des Monuments Historiques, à l’initiative de Prosper Mérimée, pour que débutent des travaux de restauration. L’architecte Félix Durban s’y attèle de 1845 jusqu’à sa mort en 1870, et ce chantier, le premier réalisé sur un monument historique en dehors de Paris, servira de modèle à beaucoup d’autres. Il durera par phases jusqu’au début du XXIème siècle. 

Vous pouvez retrouver sur le site officiel des informations sur les principaux personnages ayant marqué l’histoire du château, et les différents styles architecturaux

La visite du Château Royal de Blois

Les salles d’architecture (aile François Ier)

Nous avons commencé la visite par les salles situées au rez-de-chaussée de l’aile François Ier.  Elles contiennent notamment des éléments originaux prélevés sur les façades lors des différentes restaurations, et des moulages en plâtre réalisés sur des reliefs existants avant l’intervention des restaurateurs. 
On peut ainsi voir de plus près les deux groupes de deux gargouilles ci-dessous. 

 

Les appartements royaux (aile François Ier), premier étage

Nous avons poursuivi notre visite par les appartements royaux, au premier étage. On ignore aujourd’hui l’organisation de ces derniers, leur aspect actuel étant principalement du à une recréation par l’architecte Felix Durban entre 1850 et 1865, en s’inspirant de livres enluminés de la Renaissance. 

La salle du roi

 Nous pénétrons d’abord dans la salle du roi, ou Grande Salle, pièce d’apparat de l’appartement de François Ier. C’est ici que le roi mangeait, donnait des réceptions et des audiences. Et elle servait aussi de salle des pas perdus, où stationnaient les courtisans et les archers qui en avaient la garde. De la décoration originale, on note principalement les deux cheminées.  

La salle des Valois

Cette salle abrite des œuvres rassemblées par les Valois, et plus particulièrement François Ier. Grand collectionneur et protecteur des arts, il a amassé une série de peintures, sculptures, qui forment les prémices d’une sorte de musée de la couronne. On remarque notamment une tapisserie allégorique, où l’Envie, mère de la Guerre, se dresse sur le char de l’Inégalité, dont le cocher nommé Jalousie, dirige les chevaux Diffamation et Calomnie.  

La galerie de la reine

Cette galerie relie les appartements privés et les espaces publics du château. Dotée d’une cheminée, elle est destinée aux divertissements et aux réceptions. On peut y contempler une collection de portraits provenant du château de Beauregard. Y est également exposé un clavecin italien, datant en partie du XVIème siècle. 

La garde-robe de la reine

Cette pièce constitue le principal espace privé des appartements de la reine. Y sont conservées les portraits de personnalités féminines remarquables, telles que Marie-Stuart, reine d’Ecosse et épouse de François II. 

La chambre de la reine

C’est ici que serait morte Catherine de Médicis, le 5 janvier 1589. On peut y trouver un lit à baldaquins richement sculpté et drapé qui évoque la Renaissance, ainsi qu’un caquetoire (un petit siège mobile utilisé par les dames de bonne condition pour caqueter, à savoir bavarder).

L’oratoire

Si les souverains assistent chaque jour à la messe, ils disposent également d’un espace pour prier en toute intimité. Les vitraux qui ornent l’oratoire ont été commandés par Duban en 1858. On peut également y admirer le triptique de deuil de Catherine de Médicis, qui représente la reine en prière devant son autel. 

Le studiolo

Egalement appelé cabinet de la reine, il a été aménagé par François Ier en 1520. Y étaient exposés des joyaux, des sculptures, des livres et autres curiosités. 

Les appartements royaux (aile François Ier), deuxième étage

La visite se poursuit au deuxième étage, où l’on accède par un escalier à vis.

La chambre du roi

C’est dans cette pièce que serait mort le duc de Guise, assassiné au matin du 23 décembre 1588. Y est conservé un mobilier d’apparat richement sculpté, dont un lit à baldaquin et une armoire cabinet datant du XIXème.

La salle du conseil

Après avoir traversé les cabinets des guerres de religion et de l’étiquette, on accède à la salle du conseil, où sont exposés des tableaux du XIXème, dont l’assassinat de Henri III, peint par Hugues Merle en 1863. 

La galerie Durban

Cette salle est consacrée à l’invention des Monuments historiques, et à l’oeuvre de restauration de Félix Durban, dont le cabinet de travail est reconstitué.

La salle néo-Renaissance

 La visite du deuxième étage se termine avec le salon néo-Renaissance. La Renaissance a beaucoup inspiré au XIXème siècle, avec la restauration de nombreux châteaux. Et l’on peut admirer dans cette salle des vases de style Renaissance fabriqués à Blois dans la seconde moitié du XIXème et des meubles inspirés de cette époque.

La salle des Etats généraux

Nous avons achevé notre découverte du château de Blois par la salle des Etats généraux. Longue de 30 mètres et large de 20 mètres, il s’agit d’une des plus anciennes (début du XIIIème) et des plus grandes salles seigneuriales conservées. Elle tire son nom des Etats généraux, qui ont été convoqués ici à la demande à la demande de Henri III, entre 1588 et 1589. 

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