Mon tour Du Mont Blanc
Après une première tentative en juin, j’ai terminé mon tour du Mont Blanc dimanche 15 août, à Chamonix. C’est l’accomplissement d’un défi que je m’étais lancé en plein confinement il y a près de 8 mois. Alors que l’horizon des vacances à l’étranger était bouché. Et que même le projet d’un tour avec la traversée de frontières paraissait encore hypothétique.
J’étais seul sur la piste, mais j’ai pris quelques précautions. J’avais avec moi un Garmin inReach mini qui envoyait toutes les 10 minutes par satellite ma position à ma famille, un Garmin vivoactive 4 pour suivre ma progression sur la piste. Ainsi qu’un GPSMap 66sr pour avoir ma localisation précise sur la carte. Y compris l’altitude, ce qui était vraiment utile pour savoir quel gain d’altitude avait été fait et combien il en restait. J’ai également utilisé Komoot pour planifier l’itinéraire à l’avance.
Ce n’était pas ma première randonnée longue distance mais je n’avais pas été très actif ces dernières années. Donc je savais que je ne devais pas surcharger les étapes sinon je ne pourrais pas suivre le rythme. J’ai également décidé de ne pas choisir entre un sac à dos lourd et ce que j’estimais nécessaire sur le sentier. J’avais donc réservé un service de portage pour le tour.
J’ai commencé mon excursion des Chapieux, après avoir dormi la veille à Bourg Saint Maurice, après un trajet en taxi. J’ai décidé de partir des Chapieux. Car c’est là que ma première tentative de faire le tour du Mont Blanc s’est terminée en juin dernier. Et les Chapieux sont à seulement 20 minutes en voiture de Bourg Saint Maurice, qui est une station assez bien desservie pas trop loin de l’itinéraire.
Jour 1 : Les Chapieux – Les Mottets (6,27 km, 400 m de dénivelé)
J’ai décidé de commencer petit car je ne savais pas exactement à quelle heure je pourrais commencer mon tour. La marche jusqu’aux Mottets est une légère montée à travers les prairies et le long du Torrent des Glaciers. Peu avant d’arriver aux Mottets j’ai atteint la Ville des Glaciers qui n’a rien de spécial à offrir.
J’ai passé la nuit au refuge des Mottets, en dortoir de 4. Avec un autre randonneur qui m’a initié à l’astrophotographie (c’est la seule fois où j’ai utilisé mon trépied). Les dortoirs sont propres et confortables, et le dîner est copieux.
Jour 2 : Les Mottets – Elisabetta (7,89 km, 620 m de dénivelé)
L’étape suivante était un peu plus difficile, avec une montée raide et quelques zigzags. Jusqu’au Col de la Seigne, l’un des points culminants du sentier (2516 m). Après une journée sans réseau (pendant laquelle je n’ai pu envoyer de message que par satellite) j’ai retrouvé la connexion. Et j’ai pu passer un appel au Col de La Seigne, à la frontière avec l’Italie. La descente vers Rifugio Elisabetta est modérément raide, avec la Casermatta comme point notable sur le chemin.
Notez qu’il n’y a pas d’endroit pour acheter de la nourriture entre les Mottets et le Rifugio Elisabetta. J’ai donc dû attendre la cabane pour déjeuner car je n’avais pas préparé de pique-nique. Déjeuner au Rifugio Elisabetta s’est avéré être une mauvaise idée. Car il y avait énormément de monde et je n’ai pu obtenir une table que vers 15 heures. J’ai passé la nuit au refuge, mais c’est le seul de tout mon voyage que je ne recommanderais pas. Car j’ai fini dans un dortoir de 18 lits (3 étages de 6 lits superposés) et j’ai à peine dormi.
Jour 3 : Elisabetta – Randonneur (10,90 km, 440 m de dénivelé)
Après une descente raide mais courte et quelques zigzags, j’ai atteint une longue route droite à travers une longue plaine alluviale. Juste après le lac Combal, le chemin monte en pente raide. Jusqu’à Arp Vieille inférieure et supérieure, deux anciennes bergeries, la dernière encore debout. Encore quelques centaines de mètres et j’atteignis le sommet de la journée, culminant à 2440 m. Avant une longue et douce descente vers Maison Vieille.
J’ai déjeuné dans un petit renfoncement moyennement protégé du vent qui soufflait à cette altitude juste à côté de la piste. Mais en descendant je suis passé à proximité d’un petit lac quelques centaines de mètres après. Où de nombreux randonneurs s’étaient arrêtés pour pique-niquer. Le dernier kilomètre jusqu’à Maison Vieille, peu après le lac Checrouit, est beaucoup plus raide et difficile pour les genoux.
Le Rifugio le Randonneur où j’avais prévu de passer la nuit, n’est qu’à quelques centaines de mètres de la Maison Vielle. Après une nuit mouvementée au Rifugio Elisabetta, j’ai été agréablement surpris par le dortoir du Rifugio Le Randonneur. Car même s’il peut accueillir une dizaine de personnes, il n’y avait que quelques lits superposés. Et j’ai pu dormir dans un vrai lit. A part cela, j’ai trouvé les parties communes assez propres et fonctionnelles. La nourriture était bonne et le personnel obligeant.
Jour 4 : Arp Nouvaz – Col de Fenêtre (11,80 km, 790 m de dénivelé)
N’ayant pas réussi à réserver d’hébergement entre Courmayeur et la Fouly, et me présumant incapable d’atteindre en une seule journée la Fouly depuis Courmayeur (près de 30 km depuis mon refuge de la veille), j’ai décidé d’écourter l’étape.
J’ai rejoint Courmayeur en téléphérique (10 euros depuis Checrouit, un départ toutes les 20 minutes). Avant de prendre le bus jusqu’à Arp Nouvaz (2 euros, avec un changement à Planpincieux). J’ai déjeuné d’un sandwich à l’auberge Chalet Val Ferret. Toutes les tables étant réservées, des transats étaient mis à disposition pour le pique-nique. Avant d’attaquer la marche jusqu’à la Fouly.
Le premier kilomètre est assez raide, avant d’arriver sur le replat où se trouve le refuge Elena. Une fois le refuge dépassé j’ai démarré l’ascension, particulièrement raide et prolongée, jusqu’au deuxième point culminant de mon tour, le Grand Col Ferret (2537m). Une fois passée la frontière, j’ai entamé la longue descente en pente douce jusqu’à l’alpage de la Peule. Avant de rejoindre Ferret et l’hôtel Col de Fenêtre, où j’ai passé la nuit.
Ce refuge, situé un peu en amont de la Fouly, n’était pas particulièrement rempli vu que j’étais le seul occupant du dortoir (composé de 3 lits superposés). J’ai trouvé le matelas particulièrement fin. Mais j’ai apprécié la propreté des parties communes. Et la qualité de la nourriture servie.
Jour 5
La 5ème journée de mon itinéraire, pour éviter la longue marche en fond de vallée et pour récupérer un peu, j’avais prévu de rejoindre Champex depuis la Fouly, en bus. J’ai rejoint la Fouly depuis Ferret (un petit quart d’heure à pied). Avant de prendre le bus pour Champex . J’aurai tout aussi bien pu le prendre à Ferret, mais quitte à attendre, j’ai préféré me dégourdir les jambes.
Le bus (pour lequel il existe un ticket tour du Mont Blanc à 12 francs suisses, qui permet de relier la Fouly et Champex), s’arrête pendant près d’une heure à Orsières (cette durée varie en fonction de l’horaire), avant de rejoindre Champex. Pendant cet arrêt il n’y a pas vraiment d’autre choix que d’attendre à la gare d’Orsières. Qui permet entre autres de rejoindre Martigny en train, en passant par Sembracher.
Je suis arrivé un peu après midi à La Grange, située à une bonne dizaine de minutes de marche de Champex-Lac, où je devais passer la nuit. Note pour les personnes qui ont prévu d’y résider, il est vivement conseillé de ne pas arriver avant 16h, conformément à ce qui est indiqué sur le site. Au risque d’y trouver porte close, ou de susciter le mécontentement de la gardienne.
A part ce léger accroc, j’ai trouvé le dortoir particulièrement confortable, les parties communes très propres. Et la cuisine l’une des plus savoureuses de mon tour. J’ai également eu le plaisir de partager le dortoir avec un groupe structuré autour de 3 membres de l’équipe de France de volley assis (https://www.ffvolley-volleyassis.org) qui s’était donné comme défi de faire le tour du Mont Blanc.
Jour 6 : Champex – Le Peuty (15,4 km, 770 m de dénivelé)
J’ai commencé ma journée par une marche en forêt avec 5km de quasi plat, jusqu’à la buvette du plan de l’Au. J’avais pris la précaution de commander la veille un généreux pique-nique à la Grange. J’ai donc débuté mon ascension à destination de l’alpage de Bovine.
Après avoir croisé plusieurs vélo qui dévalaient à toute vitesse la pente que j’étais en train de monter, j’ai compris que j’étais sur le chemin d’une course de VTT (https://www.verbierebikefestival.com/fr/page/e-tour-du-mont-blanc, faire en 3 jours le tour du Mont Blanc à VTT). Je me suis donc prudemment rangé sur le bas-côté. Et j’ai commencé à déjeuner en attendant que les derniers coureurs passent.
Après une longue et raide ascension jusqu’à l’alpage de bovine (où je me suis attardé pour me désaltérer mais où il est également possible de se restaurer), j’ai atteint un faux plat qui m’a mené jusqu’au point culminant de la journée (2050 m, l’un des moins élevés de tous l’itinéraire). La descente jusqu’au col de la Forclaz, majoritairement en forêt, est longue et régulière. Il est possible de se restaurer et de dormir au col de la Forclaz. Mais j’étais pressé d’atteindre ma destination finale, le refuge le Peuty
De prime abord la perspective de dormir dans un dortoir de près de 20 personnes, surtout après la nuit agitée au refuge Elisabetta, n’était pas pour me réjouir. Mais j’ai été agréablement surpris par l’aménagement. Contrairement au refuge Elisabetta, où les dormeurs sont entassés dans des lis en mode casiers à lapins, ici les lits sont éparpillés dans une immense grange. Et la nuit a été reposante. Si les parties communes ne sont pas particulièrement propres, j’ai vraiment apprécié l’accueil et la nourriture.
Jour 7 : Le Peuty – Le Moulin (11 ,2 km, 880 m de dénivelé)
L’ascension à destination du col de la Balme, dont les 3 premiers kilomètres, majoritairement en forêt, sont particulièrement raides avec bon nombre de zigzags, est assez pénible, car sur des sentiers rocailleux. La pause, au refuge de la Balme, à quelques mètres de la frontière française, pour se désaltérer et pique-niquer, était donc bienvenue.
J’ai ensuite longuement réfléchi à quel itinéraire emprunter pour redescendre sur Argentière. Un peu trop même, vu que pressé par le temps, j’ai décidé d’emprunter la variante qui passe par le chalet de Charmillon. J’ai un peu regretté d’avoir manqué la vue au niveau du col des Posettes. Mais le choix d’atteindre rapidement le Tour, où j’ai eu la possibilité de faire une pause véritablement nécessaire, s’est avéré gagnant. Et j’ai pu profiter du temps gagné pour faire un saut à la laverie automatique d’Argentière ce qui m’a permis de nettoyer tout mon linge.
J’ai dormi au refuge Le Moulin, où le dortoir, composé de 5 lits superposé, était assez confortable, les parties communes très propres, la nourriture tout à fait satisfaisante, et l’accueil au rendez-vous.
Jour 8 : Le Moulin – La Flégère (8,85 km, 1010 m de dénivelé)
La dernière journée de mon tour a été aussi l’une des plus éprouvante. J’ai débuté l’ascension relativement raide qui permet de rejoindre le lac Blanc (où j’avais prévu de pique-niquer), par l’itinéraire qui emprunte les échelles de Chésérys. L’escalade de ces dernières parfois au-dessus d’un vide abrupt, avec le poids du sac, et sans équipement pour sécuriser l’ascension, s’est avérée particulièrement ardue.
Si j’avais été mieux renseigné, j’aurais décidé de prendre l’itinéraire par le col des Montets, un peu plus long en termes de distance. Mais vu le temps perdu à essayer de grimper les échelles et étant un peu sujet au vertige, j’aurai gagné du temps et évité une expérience un peu désagréable.
Une fois le Lac Blanc atteint, j’ai pu m’arrêter dans un transat, à la buvette qui fait face au Lac Blanc. D’où l’on a une vue magnifique sur le Mont Blanc (probablement une des plus belles étapes de ma randonnée). La pause au sommet ayant été un peu trop longue, j’ai du descendre en quatrième vitesse jusqu’au sommet du télécabine de Flégère pour ne pas manquer la dernière descente sur Chamonix, point final de mon tour (18h jusqu’au 22 août).
Arrivé à Chamonix, j’ai pris le train à les Praz de Chamonix, destination Chamonix Aiguille du midi. Avant de rejoindre l’hôtel Richemond, où j’avais réservé une chambre, et où m’attendaient mes affaires.